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Pas de pays sans paysans !

Je vais vous parler ici du plus vieux métier du monde... Un métier qui en réalité est une fonction atavique de l'homme, un élan de vie ancestral, une évidence ! C'est un métier qui est plus que cela, c'est un mode de vie, une vocation, un engagement, un sacerdoce...

 

PAYSAN

Tout d'abord je me dois de préciser que je vais dans cette chronique faire des généralités. Bien-sûr, tous les paysans ne se reconnaîtront pas dans absolument toutes mes descriptions car nous sommes toutes et tous bien différents.
J'ai également besoin de souligner le fait que ce texte parle autant des paysannes que des paysans ! Je ne vais assurément pas utiliser les deux termes à chaque apparition du mot "paysan", cela rendrait la lecture pénible, mais il est entendu que féminin et masculin sont ici à l'honneur ! J'ai donc choisi de rester sur de vieilles conventions grammaticales en me contentant d'utiliser le masculin pour désigner l'ensemble des individus ciblés. N'en soyez pas choqué, et si votre féminisme en est froissé, respirez un bon coup et ça va aller :)

Le préambule étant achevé je vais entrer dans le vif du sujet, développant mon propos en 4 points. Le premier est un petit florilège de descriptions en tous genres tendant à définir un « paysan ». Le deuxième évoque un sujet notable qui vaut le détour : la voiture ! Le troisième parle de la vie en dehors du boulot et le dernier, des vacances, des « va- quoi » ?, « des vacances ! », « Ah d'accord... ».

En guise de brève conclusion, quelques mots sur l'avenir des paysans et plus généralement du monde car « pas de pays sans paysans, évidemment ! ».

« Paysan » c'est quoi ?

La plupart des gens ont : un boulot, un emploi, un contrat, un taf, un gagne-pain... Les paysans eux, ont « une vie bien remplie !». Il n'y a pas de doute qu'ils ont un métier qui demande énormément de compétences et de connaissances. Il n'est pas moins certain qu'il leur donne beaucoup de travail mais contrairement à un job, le paysan n'a pas de frontière entre sa vie privée et sa vie professionnelle. Il n'a pas de CDD, ni même de CDI, si ce n'est le nombre d'années ou il tiendra le coup face aux difficultés. Il n'a pas d'horaires de travail ou plutôt il est d’astreinte 24h sur 24, 7 jours sur 7 et 365 jours par an et 366 les années bissextiles. Il n'a pas de pause obligatoire toutes les trois heures, n'a pas de tarif de nuit, pas de congés payés... Et pourtant, bien que son métier soit dur, parfois très ingrat, plein de difficultés techniques et émotionnelles, bien que chaque jour, ou presque, représente un défi physique, le paysan très souvent « ne ferait autre chose pour rien au monde, pardi !»

Paysan c'est être son propre patron, c'est être libre de faire à sa manière, « mis à part les lois mal foutues et les normes européennes ». C'est faire ce qu'on aime « et pas que mais ça fait partie du métier », c'est câliner ses bêtes, chouchouter ses plantes, c'est prendre un café inopiné avec un collègue à l'heure où la plupart des gens sont enfermés dans des bureaux.

Paysan c'est s'émerveiller de minuscules choses et d’immenses autres. C'est un quotidien parsemé de petites réussites ; une greffe de cerisier qui a marché, une patte cassée bien soignée, une nouvelle serre pour les cultures, des naissances qui se déroulent bien, un aménagement « qu'on aurait dû faire depuis longtemps » qui va nous faire gagner en confort de travail. Et des grandes victoires : un animal qu'on croyait voir mourir qui, tel le phénix, renaît de ses cendres, un bâtiment commencé il y a des années qui se termine enfin, la première récolte d'un verger replanté après la grêle, « hourra !»...

Paysan c'est expérimenter, chercher, tester, prendre des infos chez les autres, apprendre sur le tas car, à l'instar du métier de parent, aucune école ne formera jamais à la vie de paysan, rien dans une salle de classe ne peut préparer à ce qui suivra sur le terrain !

C'est se lever tôt et se coucher tard. C'est veiller la nuit un animal en détresse, c'est sortir de son lit à 2h du matin après un coup de téléphone des gendarmes pour aller rentrer son cheptel qui profite, sous les lampadaires, d'une balade sur la voie publique.

C'est vivre au rythme des saisons, courir après le temps, être globalement toujours débordé et avoir des listes sans fin de choses à faire, à améliorer, des objets ou des machines à réparer, à ranger, des plantes à semer, à récolter, à tailler « en temps et en heure surtout ! ». C'est être multifonction, faire mille choses à la fois, être sur tous les fronts ! C'est rêver d'avoir, tel une chimère : six bras, trois cerveaux et deux paires de jambes et espérer que ça suffira pour s'en sortir...

Et parfois aussi, c'est prendre le temps... Le temps de cajoler un agneau, le temps d'observer un arbre grandir, d'écouter un oiseau chanter, de respirer face à la montagne, de déguster un fruit cueilli directement sur l'arbre, d'apprécier un coucher de soleil sur ses terres, de récolter des orties pour la soupe du soir, de cueillir un champignon au détour d'un pâturage...

Être paysan c'est jouir d'une relation exceptionnelle avec ses chiens. C'est aimer ses animaux et être aimé d'eux en retour. C'est aimer la terre, aimer ses plantes, faire partie de la nature...

C'est aussi affronter les éléments, « vivre avec... » C'est avoir chaud l'été et froid l'hiver. C'est porter du poids, travailler dans des positions difficiles, respirer de la poussière et les gaz d’échappement du tracteur, c'est avoir des bobos sur les mains toute l'année, se cogner, se blesser et se raccrocher à l'idée que ça conserve ; « Regarde l'autre, il a vécu presque 100 ans et jusqu’au bout il a fauché ses prés à la main », heureusement qu'il y en a des histoires comme celle-là, ça nous donne de la force...

Paysan c'est inexorablement vivre avec les imprévus. Devoir s'adapter à chaque instant, inventer des nouveaux systèmes, trouver des solutions, créer, innover, faire avec, faire comme il y a cent ans, se remettre en question, répéter des gestes primitifs, devoir s'adapter aux nouvelles technologies « même quand on en a pas envie du tout... »

C’est devoir attendre la quatrième année de dur labeur avant de commencer à se verser un petit salaire. C'est vivre avec peu d’argent et beaucoup de factures ! C’est accepter les incohérences, les absurdités et les injustices d’un système trop ingrat. C’est être obligé d’accepter la mauvaise et stupide attribution des subventions qui poussent toujours à devenir plus gros, s’éloignant ainsi de l’échelle humaine qui permet un travail bien fait et respectueux du vivant... C’est accepter que cette répartition injuste renforce les écarts sociaux et crée du malaise, toujours un peu plus...

C’est être mis en compétition avec des producteurs à très grande échelle venant des quatre coins du monde... Les petits paysans sont riches de savoir, d’amour pour la terre, ils sauvegardent des patrimoines et des savoir-faire essentiels. Les paysans ne veulent pas d’aide, ils veulent un système qui les respecte, ils rêvent d’un peuple qui consommerait ce qui est produit sur son territoire et non d’une concurrence déloyale provenant d’autres pays, alors même que nous aurions tout pour notre souveraineté.

Être paysan c'est être dehors « et ça c'est chouette », c'est faire ce qu'on aime, « enfin sans compter les moments paperasses trop nombreux ». Être paysan c'est être vétérinaire, sage-femme, agent d'entretien, mécano, conducteur d'engins, chercheur, polyglotte version animale, secrétaire, standardiste, bâtisseur, bricolo, scientifique, généticien, entrepreneur, chirurgien, biologiste et inéluctablement : hyper actif !

Dans la vie des paysans il y a, un jour ou l'autre, des petites et des grandes catastrophes qui surgissent... La perte d'un animal qu'on aimait particulièrement, la grêle qui ravage les cultures, le gèle tardif qui réduit la récolte des fruits à néant, la tempête qui s'abat sur les clôtures, une blessure plus grave que les autres qui nous immobilise, le tracteur qui rend l’âme « et on a pas les moyens de le remplacer », l’incendie qui détruit le bâtiment du foin et des animaux et qui parfois les emporte eux aussi dans sa puissance. L’attaque du loup qui tue presque toutes les bêtes, laissant derrière lui des orphelins traumatisés et des éleveurs désemparés...

Paysan, c'est aussi craquer parce qu'on est à bout, parce que c'est trop dur, parce qu'on ne vit pas dignement de son travail et qu'on doit parfois cumuler un ou deux boulots alimentaires en plus: faire des chantiers à l'extérieur, des extras dans un restau, le ménage chez une mamie, des clôtures et du débroussaillage chez des clients... Craquer parce qu'on est harcelé par les administrations, parce qu'on a trop de dettes, parce qu'on a pas assez dormi depuis trop longtemps, parce qu'on n’en peut plus de se faire du souci, parce qu'on a mal partout de jour comme de nuit...

D'après la MSA, en France, un agriculteur se suicide chaque jour, et j'imagine facilement que ce dernier ne le fait pas parce qu'il est fâché contre ses salades ou parce qu'il est en colère contre ses vaches... Non, il a beau être fatigué par le travail, usé par les jours difficiles, éreinté par les aléas de la nature, ce n'est pas pour cela qu'un paysan décide de mettre fin à ses jours... Il le fait car il se sait coincé par de gros crédits impossibles à rembourser, parce qu'il est pris au piège par l'obligation de mettre aux nouvelles normes un bâtiment qu'il vient juste d'achever et j'en passe car cela ferait l'objet d'un texte en lui- même... Les aberrations réglementaires, la paperasse qui, si on se trompe d'une ligne, peut nous coûter plus cher que ce qu'on ne pourra jamais supporter. L'administration est la machine infernale qui fait craquer les paysans, eux qui sont pourtant bien souvent des forces de la nature, des gens passionnés et déterminés !

Heureusement pour ceux qui tiennent, paysan, c'est une vie d'aventure avec de belles joies et qui ignore l'ennui ! Paysan c'est faire un travail qui a du sens, c'est vivre des moments fort en permanence, c'est être profondément utile ! C'est avoir la satisfaction, et la fierté il faut l'avouer, de nourrir des gens, de les vêtir si l'on produit de la laine, de les soigner si l'on cultive des plantes médicinales, de les chauffer si l'on vend du bois...

 

« Sans les paysans vous mangeriez des clous ! » disait l'autre...

 

La voiture des paysans, tout un poème !

Le paysan conduit une voiture éminemment pourrie ! Oui mais pourquoi ? Pour deux raisons très simples : la première est que le paysan n'a pas les moyens d’avoir une belle voiture car même en travaillant d'arrache-pied, il gagne très mal sa vie. Et la deuxième est que même si par miracle le paysan réussit à se dénicher une jolie voiture, eh bien, malgré toute sa bonne volonté, l'auto ne reste jamais propre ! On a beau se dire que « celle-là on la tiendra nickel » et bien un jour ou l'autre arrivera le moment où sous la contrainte certainement, on y fourrera un ballot de foin, un sac de ciment qui fuit, un bidon d'essence pour la débroussailleuse qui se renversera un peu dans un virage trop serré ou un animal blessé qui ne tardera pas à pisser et à chier dans le coffre ! Et puis avec le chien qui met des poils partout, de toutes façons, c'est foutu d'avance !

Usée par les graviers, souillée par la poussière des chemins de terre et par la gadoue des jours de pluie, elle n'a pas fière allure la berline du paysan !


Question carrosserie, il viendra sans tarder le jour où, en faisant une manœuvre un peu trop juste pour charger une bête en difficulté, on percutera un arbre et « adieu la carrosserie » alors à quoi bon lutter, la bagnole est pourrie « ainsi soit t-il ! »

Oui mais qu'y a-t-il dans la voiture d'un paysan ? La liste qui suit est non-exhaustive :

- De la ficelle a ballots bleue qui sert à tout, même à remplacer le lacet d'une godasse pourrie elle aussi, éprouvée par les caillasses, le fumier et la pente...
- Une bouteille d'eau qui date un peu « mais ça ira quand même parce que j'ai trop soif ! » - Un désinfectant pour les animaux « qui fera bien pour nous aussi »

- Une cisaille à onglon et un sécateur « toujours pratique »
- Un Opinel à la pointe cassé parce que « les Opinels c'est plus ce que c'était depuis que les lames sont faites en Chine !»

La vie en dehors du boulot...

Souvent quand le paysan ne travaille pas c'est qu'il est à table ou en cuisine ! A l’heure des repas chez les paysans on profite, on mange des bons produits de la ferme et de celles des copains ! On parle des animaux comme si c'était nos enfants, de l'évolution des cultures, des asticots qu'on a enlevés de la plaie d'une brebis (pas très appétissant mais on a l'habitude !). On fait le point sur les stocks de fourrage, sur les travaux à prévoir, on organise les jours à venir, les semaines, les saisons... On parle du semis de carottes qui n'a pas marché et chacun, même les enfants, y va de sa petite théorie.

Paysan c'est également refuser une invitation chez des copains parce qu'on a trop à faire, ou annuler au dernier moment parce qu'il y a un trou dans une clôture, parce qu'on n'a pas fini d'arroser « et que si on ne le fait pas on va tout perdre... ». C'est avoir peu de temps pour les amis, même si le cœur y est ! C'est traîner ses enfants avec soi dans les champs par tous les temps.

Les enfants des paysans, tiens parlons-en ! Ils sont souvent dégourdis et éveillés ! Ils savent tout un tas de choses sur la nature et les animaux, ils sont endurants à l’effort et ont l’habitude d'attendre dans le froid. La reproduction du vivant n'a pas de secret pour eux, pas besoin de cours d’anatomie, ils ont vu des saillies, des naissances et même parfois des césariennes, des retournements d'utérus et j'en passe ! Ces enfants-là, ils sont curieux, autonomes, adroits, ingénieux. Depuis leur plus jeune âge ils font du tracteur, des cabanes en bottes de foin, traînent derrière les stands et y jouent aux apprentis marchands. Ils mangent des œufs qui sortent du cul de la poule au p'tit déjeuner, boivent sans compter le jus de pomme de la ferme, font des gâteaux aux poires tout seuls, savent allumer le feu, élèvent des poules de race et des cochons d'Inde pour se faire de l’argent de poche.

Les enfants des paysans savent que le programme peut changer d'une minute à l'autre car la vie de la ferme c'est plein d'urgences à traiter ! Ils voient leurs parents partir aux bêtes sans savoir pour combien de temps ils en ont, ils se font du souci pour eux car ils en font toujours trop, ils se demandent s'ils auront le courage et la force de faire ce métier plus tard... Les enfants de paysans, même s'il n'osent pas toujours le dire aux autres, sont drôlement fiers de leurs parents !

Vivre à la ferme en famille ça rapproche, ça soude, ça crée le lien plus fort, ça fait beaucoup de souvenirs à se remémorer ! Les enfants de paysans ont la chance d'avoir un terrain de jeu grandeur nature et leurs parents sont heureux de leur offrir cette vie tellement enrichissante !

Les vacances...

La vie de paysan est une aventure de tous les jours, mais les vacances dans tout ça ?

Et bien tout simplement, quand on est paysan, les vacances on ne connaît pas, ou si peu... D’ailleurs, bien souvent les paysans se trompent sur le terme car quand ils prennent deux jours pour aller voir plus loin et bien, ils appellent ça des vacances et quand il prennent une demi journée de repos, ils se disent en week-end !

Partir en vacances quand on a des cultures et/ou des animaux, c'est mission presque impossible car il faut obligatoirement trouver un veilleur de jour et de nuit... Qui serait assez fou pour accepter de se voir confier un troupeau d'animaux dont le mode d'emploi tient en de nombreuses années d'expérience sur le terrain ? Qui serait assez courageux pour prendre la responsabilité de garder des semis qui, si une fois, une seule fois, ont mal été arrosés, ne finiront jamais leur croissance tant attendue ? Qui serait assez inconscient pour prendre la responsabilité d'un jardin qui est tout pour son jardinier ?

Pas facile de trouver du relais et quand bien même sur un malentendu on y arrive, est-ce que le paysan décroche vraiment ou a-t-il l’esprit à sa ferme, ruminant dans sa tête les dizaines de trucs importants qu'il a oublié de dire à son suppléant avant de quitter les lieux?

Ce qu'il faut aussi savoir, c'est que pour une semaine de vacances, il faut travailler double durant plusieurs jours avant le départ afin d'assurer les préparatifs et ce en plus du travail habituel, alors qu'on travaille déjà 10h par jour ! Je vous laisse faire le calcul des heures restantes pour les repas et le sommeil... ça ne fait pas lourd ! Et puis, c'est très stressant de partir en vacances en laissant sa ferme, alors quand arrive l'heure du départ on est rincé, exténué, abattu !

Et au retour rebelote, une bonne semaine pour rattraper le retard ainsi que les bêtises de la merveilleuse âme dévouée qui est restée vivre la grande aventure de la ferme ! Généralement, le suppléant est épuisé, a mille anecdotes à raconter, des reproches à faire, bref, un sac à vider et pas toujours avec douceur.

Et puis en réalité, inévitablement et comme par malédiction, quand un paysan projette de prendre enfin quelques jours de vacances, son cheval tombe gravement malade, ses chèvres ont la « chiasse », un arbre tombe sur la clôture ou sa vigne se fait retourner par des sangliers donc « finalement c'est peut-être pas le moment... ».

Mais ce qui est bien avec les vacances, c'est qu'une chose est sûre, le paysan est toujours content de rentrer chez lui, de revoir ses arbres, ses animaux, sa ferme !

 

Une bien triste disparition...

Chaque semaine 200 fermes disparaissent en France, un métier si utile, le plus utile sûrement, la base de notre vie... Pourvu que la tendance s'inverse et que les jeunes générations comprennent que vivre avec la terre, la travailler dans le respect, co-créer avec elle est la plus noble option qui soit. Pourvu que les bureaucraties nous laissent du large...


Nous sommes tous des paysans dans l'âme, certains l'ont oublié voilà tout...


Les humains peuvent se voir parfois comme des parasites sur cette terre mais il n'en est rien, comme les autres maillons de la chaîne nous faisons partie du grand cercle sacré de la vie...

J'ai pensé ces lignes au beau milieu de mon troupeau en glanant des châtaignes avec ma plus jeune fille, puis je l'ai couché sur le papier à l'heure où si j'avais été raisonnable, c'est moi qui me serais couchée car la lune était déjà haut dans le ciel...


Longue vie aux paysans et paysannes d'ici et d’ailleurs ! Que la joie continue de nous animer, que l'émerveillement soit toujours un repaire, que la force nous accompagne chaque jour dans notre quête de bien faire !

Travaillons la terre avec amour, respect, intelligence, et modération. Mettons du cœur et de la conscience à l'ouvrage, la nature dans sa grande générosité nous le rendra c'est certain !

 

 

Jenny Balmefrézol-Durand

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